Samedi suivant, Hugo dégringole l’escalier impatient de regarder les vitrines des boutiques au centre commercial voisin et repérer de nouveaux vêtements. H&M repense au poème qu’il a composé
Quand par la fenêtre je voyais cette fille danser,
Et quand elle dansait sa douce voix m’ensorcelait,
Et par la fenêtre j’apercevais son sari rouge,
Celui-ci aussi m’ensorcelait quand elle bouge,
Chez mamie tortue là où elle était,
Cette fille quand je la voyais,
Je me rends compte que je l’aimais,
Oh mon coeur comme il battait,
Si je la veux je l’aurai,
Je ne fais que la regarder,
Oh mon coeur comme il dansait.
Un sourire flotte sur ses lèvres. À l’arrêt de bus, il frôle une fine silhouette, croit reconnaître celle qui fait battre son coeur. Il s’arrête, l’interpelle :
N’existe pas sans son contraire, une fille pas facile à trouver
Le sari n’existe que pour m’plaire, je le veux
Enfin, je commence à douter de l’avoir déjà regardée
J’ai envie de la connaître, je suis obligé.
La sape c’est plus que d’la mode, c’est pas compliqué d’être stylé
La sape c’est plus que d’la mode, c’est pas compliqué…
Āśā
Rien, j’aimerais ne rien oublier,
De Dacca, je ne voudrais rien oublier,
Je pleure, et j’ai beaucoup pleuré,
Ce malheur si je pouvais je l’crierais.
N’existe pas sans son contraire, ce coeur rempli de secrets,
La douleur est inconditionnelle, elle m’empêche d’avancer,
J’essaie d’oublier que je suis seule, cher souvenir de ma maman,
Et si tout le monde m’a délaissée, ça s’est passé après l’accident.
En duo
Tout, il faudrait tout oublier
Pour avancer, il faudrait tout oublier
On rêve, car là on a trop pleuré
Du bonheur, si on le veut, on l’aurait
Āśā
La mode toujours plus de mode, c’est si compliqué d’tenir les délais
La mode rien que la mode, c’est si compliqué
La planète crève de la mode, c’est pas compliqué d’recycler
C’est simple : sois juste conscient, si tul’voulais, tu le s’rais
Hugo
Ferme les yeux, oublie que tu es toujours triste,
Oublie qu’elle n’est plus là, pense qu’on s’occupe de toi.
Oublie que t’as perdu ton pays et ta mère,
C’est simple sois juste heureuse si tu l’voulais tu le s’rais.
Āśā
Tout, tu aimerais tout renier,
Pour te croire, il faudrait tout réprimer,
Je pleure, et j’ai beaucoup pleuré,
Mon chagrin si tu pouvais tu l’arrach’rais.
Rien, j’aimerais rien oublier,
Pour te croire, il faudrait tout renier ,
Je pleure, et j’ai beaucoup pleuré,
Ma révolte si je pouvais je l’crach’rais.
Quand je suis arrivée je l’ai tout de suite regretté
Le bon marché existe pour plaire, tous le veulent
Enfin je commence à piger à en être vraiment écoeurée
Est-ce que tu’m suis ? Sans cesse j’m’ sens exploitée
Hugo
Ferme les yeux oublie que tu es toujours seule
Oublie que t’es traquée, oublie qu’tu vis cachée
Oublie que t’as perdu tout c’ que t’avais,
Mais oublie, sois juste heureuse, si tu le voulais tu le serais
Āśā
N’existe pas sans son contraire, ce corps tout empoisonné,
La pollution est perpétuelle, elle m’empêche d’respirer,
T’essaie d’oublier que tes habits, que t’as tellement changés,
Par tes envies, chez moi, tout l’monde en a crevé.
En duo
L’jetabl’ c’est plus la mode, c’est pas compliqué d’y penser,
Ces sapes c’est plus la mode, c’est pas compliqué
Les sapes c’est plus à la mode, c’est pas compliqué d’être
C’est simple : soyons responsabl’ , si on l’voulait on le s’rait (X3)