Histoire 10

C’est aujourd’hui le jour J, et voilà,
On t’apporte la pièce montée, bien garnie,
Bouquet d’fleurs, ballons d’couleurs, ô ma reine
Le plus beau jour de l’année-ée
Grâce à toi et ton sourire éclatant
Tout le monde s’amuse et tout le monde rit
Eclats de joie, robes de soie et la couronne

Alors on dit :
Un joyeux anniversaire ma Bison !
Grâce à toi on est tous réunis
On est tous là pour fêter tes 100 ans
On est v’nus te donner tes cadeaux
Ces derniers jours étaient très éprouvants
Mais t’inquiète pas, on va t’expliquer
On a su résoudre l’affai-aire
Et même trouvé ce fameux vian-brioleur
Ma parole il n’y a plus de mystère !

J’vais raconter l’histoire de Boris Vian et de mon arrière grand mè-è-re
Une histoire d’amou-ou -r dure et vraie,
Plein’ de péripéti-i-ies
Pleine de jeunesse et de joie, et voilà
Jusqu’au jour où un p’tit coeur est brisé
Mais elle n’a rien dit à sa fille pour l’épargner.

Alors on dit :
Un joyeux anniversaire ma Bison !
On est là pour fêter tes 100 ans,
On n’est pas là pour te faire pleurer,
Tu as toujours aimé Boris Vian
Mamie Chloé s’est conduite en vandale
Elle a vengé le p’tit coeur brisé
C’était la voleuse en chat botté
Mais on n’est pas là pour faire la morale
C’est pas le moment d’s’énerver !

Cest la belle heure des cadeaux maintenant, une enveloppe dans les mains et voilà,
Ton fils s’approche, la surprise de papa, un voyage tous les trois !
Puis Armande, s’avance à vive allure
Tenant dans ses bras une paire de chaussures,
Belles, en peau de bison à se-melles compensées !

Alors on dit :
Donc joyeux anniversaire ma Bison
On est v’nus fêter la vérité
Mamie Chloé s’excuse mille et une fois
Vive les livres de Boris Vian
Place aux Virgin Mojito à la fraise,
Place aux cocktails et à Duke Ellington
Les problèmes sont tous terminés-és
Le pianocktail est bien réparé
Ma parole, moi, je veux danser !

C’qui prouve qu’en insistant et qu’en se pardonnant,
On peut finir par obtenir l’enchantement !

Salut Armandinette,

Je n’arrive toujours pas à croire que mamie Chloé soit le Vianbrioleur.
Cela a été un gros bouleversement pour nous tous, surtout pour papa, t’imagines bien.
En ce moment, c’est dur avec lui, je ne le regarde même plus, tout le met en colère, même l’anthologie de musiques de Boris Vian que je lui ai offerte à Noël ne suffit pas à le calmer ! Il tourne en rond et marmonne tout seul. Il ne joue plus du pianocktail, tu te rends compte…
Parlons du plus important : ce matin, j’ai trouvé un carnet dans la chambre de mamie Chloé. Sur ce carnet était inscrit « journal intime », tu me connais, je n’ai pas pu m’empêcher de l’ouvrir, j’ai pu lire « celui qui l’ouvre passera un sale quart d’heure ! » Mais je l’ai quand même feuilleté car mamie Chloé n’était PLUS là ! C’est à la page du Vendredi 13 novembre 1952 que j’ai fait une sacrée découverte : « Ce Stéphane Vian s’est bien foutu de ma grand-mère, elle qui en était amoureuse. C’est sûrement son fils qui lui a dit de la quitter. Maurice Vian avait mon âge. Mamie ne voulait plus sortir de sa chambre et a fini ses jours dans cette pièce, la dernière chose qu’elle a dû voir, c’est ce poignard avec lequel elle a mis fin à ses jours. C’est à ce moment-là que j’ai pris la décision de détester la famille Vian ! Mamie Jeanne était tout pour moi, c’était ma moitié ». C’est sur ces mots que se termine son journal intime.
Toute cette histoire me donne la migraine, c’est l’horreur, j’ai l’impression d’avoir la tête en arrière.
Grosse déprime depuis que nous avons découvert que c’est Chloé le Vianbrioleur, je devrais même dire la Vianbrioleuse.
Depuis cette énorme révélation, mamie Chloé a disparu. J’ai bien ma petite idée pour l’attraper et lui parler : je pense qu’elle est cachée dans son endroit préféré, une vieille cabane dans un champ perdu à l’extérieur de Paris. Et devine comment j’ai réussi à la sortir de là… grâce à mon pistolet à gaufres. Je n’ai pas eu besoin de le manipuler longtemps, elle a été attirée par l’odeur des bonnes gaufres bien chaudes.
Je l’ai convaincue de me suivre à la maison, il était temps de passer aux aveux et de tout expliquer à papa, assumer, enfin, son geste, même si papa risquait vraiment gros en apprenant tout ça. Sur le chemin du retour, mamie Chloé a beaucoup pleuré, j’ai bien cru que nous n’arriverions jamais. Et puis, au moment où on s’apprêtait à rentrer, on a croisé papa sur le palier et ils se sont jetés dans les bras l’un de l’autre. Je me suis cru projeté dans un film, tu sais, dans ces scènes où tout se déroule au ralenti, il ne manquait plus que la musique, une belle musique bien triste et nous en noir et blanc. Pas un mot, que des embrassades. Comme dans un roman de Boris Vian !
Quelle pression ces derniers jours, et toi, t’as toujours été là, je dois te dire que tes messages m’ont vraiment aidé à supporter toutes ces épreuves et plus que jamais j’ai envie que nous nous retrouvions tous ensemble pour faire la fête.

Je t’embrasse très fort, mon Armande !
Léonard

Salut Pâte d’Armande,

Moi aussi je trouve louche que ma famille vienne me voir à la librairie. Au début, j’ai laissé faire, mais de jour en jour, cela m’a paru bizarre. Donc depuis ta lettre, j’ai enquêté : je leur ai demandé pourquoi ils venaient là et surtout s’ils comptaient venir tous les jours. Ils m’ont tous répondu que oui, ils allaient revenir, sans explication, sauf Bison qui a proposé de faire un goûter avec moi au milieu des livres. Pff ! Je me suis demandé si, comme moi, ils cherchaient des indices sur le Vianbrioleur, ou si c’était l’un d’eux ? Je suspectais Chloé, ma grand-mère, qui déteste tant Boris Vian qu’elle ferait disparaître tout ce qui a un lien avec lui. Mais pourquoi ce ne serait pas Bison qui voudrait posséder tous les livres de Vian. Qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour avoir des sensations fortes !

Je trouve aussi bizarre que mon père vienne chercher son téléphone en pleine nuit. J’ai comme l’impression qu’il l’a fait exprès. Je pense qu’il garde des informations importantes à l’intérieur de son téléphone. Même moi, je n’ai plus le droit de l’utiliser, il a changé son code PIN. Il pourrait m’en parler quand même ! C’est peut-être une surprise ? Pour moi ? pour Bison ? ou en lien avec le Vianbrioleur. A ce propos…

OK ce n’était pas une bonne idée de m’être installé sur ce fauteuil si confortable et de m’endormir. Mais j’ai appris de mes erreurs, le Vianbrioleur n’arrivera pas à ses fins.
Deuxième nuit : je m’étais assis sur le pouf devant l’étagère, c’est moins confortable. Mon réveil était bien réglé pour sonner toutes les cinq minutes. A minuit pile, la porte a grincé. Je me suis fait le plus discret possible et je me suis faufilé derrière le comptoir. J’ai essayé de voir le visage de la personne dans l’obscurité.
Devine qui j’ai vu ? Bison ! Avec une lampe torche en train de chercher un livre de Boris Vian, même la nuit ! Tu te rends compte ! Mais plus de livres de Boris Vian, elle a été déçue… Je suis resté caché, en attendant qu’elle sorte. Puis après RAS.

Troisième nuit, même équipement que la veille. J’ai aperçu une ombre roder autour de la librairie. J’ai donc décidé de le suivre le plus discrètement possible, quand il s’est arrêté au fond de la libraire, il s’est retourné, je me suis caché vite fait bien fait et je l’ai donc perdu du regard.
Soudain le voleur est entré dans l’arrière boutique ! Alors j’ai lancé dans sa direction un livre que j’avais sous la main. Il est tombé avec fracas sur le sol, je me précipitai pour allumer la lumière, courir vers lui et le bloquer. Mais le voleur s’est relevé rapidement, il m’a plaqué par terre, a repris le livre qui l’avait touché auparavant et m’a assommé. Lorsque j’ai repris connaissance, j’ai vu des livres au sol et la fenêtre ouverte. Il est parti par là, il a été malin sur ce coup !

La quatrième nuit fut la bonne, et je m’y étais bien préparé cette fois-ci : j’avais fabriqué une cachette pour voir le Vianbrioleur dans toute la bibliothèque, j’avais remis le réveil. J’avais aussi bu une grosse tasse de café, beurk ! Enfin, j’avais mis une corde à toutes les sorties pour faire trébucher le voleur. Tu te demandes sûrement comment le faire tomber ? J’avais écrit une chanson que j’ai diffusée pour le piéger. Qu’en penses-tu ?

Marche tout droit, mais pas là !
Le voleur à tête de chat
Vas-y nic nack paddy whack et
Crack, arrête-toi
Le voleur à tête de chat

En marchant, je rencontre
Le voleur à tête de chat
Vas-y nic nack paddy whack et
Crack, arrête-toi
Le vianbrioleur choira

Pas bien loin, juste là
Tu ne déroberas pas
Ohé vas-y chic nack paddy whack et
Crack, arrête-toi
Il faut que tu restes là.

Donc ne fais plus un pas
Ô le voleur à tête de chat
Vas-y Nick nack paddy whack et
Crack, arrête-toi
Ou tu le regretteras.

Mission accomplie ! Le voleur était là, un masque de chat recouvrait son visage. Lui tenant fermement les mains, j’ai arraché son masque d’un coup, c’était ma grand-mère, Chloé !

Bisous.
Léo

Salut Armande,
Comment ça va depuis la dernière fois ? Moi je vais bien !
Merci pour la chanson , elle est super, je m’entraîne à jouer quelques notes pour t’accompagner, j’espère que cela va plaire à Bison et au président !
Sinon, la fête se prépare : papa s’occupe du buffet, il a même réparé son piano cocktail, il sert enfin autre chose que des glaçons. Mamie-Chloé a loué une salle et s’occupe de la décoration.
J’ai suivi tes conseils à propos de la disparition des livres, mais je n’ai toujours pas résolu le mystère...
Je vais te raconter ce qui s’est passé quand j’ai surveillé la librairie la nuit dernière.
Il était 00h02 et 36 secondes exactement quand je commençai à être fatigué.
Donc, je m’installai sur un fauteuil en cuir sur lequel il y avait un paquet d’Oréo que j’avais acheté à la supérette en bas de chez moi et que mon père avait entièrement mangé. Quel gourmand ! J’étais déçu mais bon ce n’était pas là le problème. Je m’installai tranquillement dans le fauteuil ; j’avais mis le paquet de gâteaux à la poubelle. Il était si confortable que malheureusement je m’endormis rapidement. Je vais te raconter le rêve que je fis. Bison toqua à la porte ; j’allai lui ouvrir. Elle rentra et prit tous les livres de Boris Vian puis repartit. Cela me perturba ; je me réveillai. Il ne restait presque aucun livre de son écrivain préféré. Je me dis que j’avais échoué mais que ça ne se passerait pas ainsi deux fois !
J’ai eu une très bonne idée pour ne pas tomber dans les filets de mon sommeil cette fois-ci ! Franchement, ce n’est pas que je me jette des fleurs mais elle fut infaillible. J’allai boire une ou deux tasses de café. Puis, j’allai prendre mes écouteurs et j’activai un rappel toutes les cinq minutes. Avec mes écouteurs, impossible pour le voleur d’entendre la musique, par contre avec la chanson de rock sonnant à fond, impossible de m’endormir.
Lors de ma deuxième nuit, je réussis donc à rester éveillé. Soudain j’entendis du bruit, j’ aperçus une silhouette. Je décidai donc d’ aller voir à pas de loup afin de voir qui était entré dans la librairie. Je surpris Bison, vêtue d’un pyjama blanc avec des motifs en forme de trompette. Je lui demandai alors ce qu’ elle faisait ici. Elle me répondit : « Je n’ arrivais pas à dormir, je suis alors venue lire les livres de Boris Vian. » Elle prit L’ écume des jours, s’ assit sur le fauteuil si confortable, situé à côté des étagères. Elle finit naturellement par s’ endormir, je la réveillai donc et lui dis de rentrer à la maison. Déçu, je reprenais ma position de guetteur.
J’étais sur le point de m’endormir quand soudain les premières notes de mon alarme retentirent dans mes oreilles. Je sursautai et me redressai dans mon fauteuil. Une heure s’écoula encore. J’avais vraiment envie de dormir. Je ne pensais plus capturer le voleur ; j’avais très envie de regagner ma chambre, mon lit et de retrouver ma grosse couette. J’étais sur le point de me lever quand la sonnerie de la porte d’entrée de la librairie, retentit pour la seconde fois. Je me cachais au milieu des livres, rayon « N », avec en vue, le rayon Vian et le bureau de mon père. Tu sais qui j’ai vu ? La grand-mère Chloé ! Je pensai alors avoir trouvé mon Vian-brioleur… mais à la dernière minute, elle se dirigea vers le bureau de mon père. Tu sais pas ce qu’elle fit ? Elle prit une agrafeuse et ressortit de la librairie !
Quelque temps plus tard, après que Chloé et Bison soient parties, j’entendis des bruits de pas. Puis j’aperçus une grande silhouette approcher du magasin. Elle ouvrit la porte et je vis des bottes marrons qui ressemblaient à celles de mon père. Je me rapprochai discrètement et découvris que c’était mon père. Je l’observais : il se dirigea vers son bureau et fouilla les tiroirs en marmonnant. J’allai vers lui et lui demandai ce qu’il faisait là à cette heure. Il me répondit qu’il avait oublié son téléphone portable dans l’après midi. Il le récupéra et je rentrai avec lui, épuisé.
Au final, je suis partagé entre grand-mère Chloé et Bison. Mon père ne pourrait pas être le voleur, ce serait illogique qu’il ose cambrioler sa propre librairie. Enfin, je crois… Par contre grand-mère Chloé et Bison ont toutes les deux une raison valable. C’est assez louche de venir à une heure si tardive… Quoique mon père soit aussi venu cette nuit. Je suis perdu… Je pense qu’il pourrait, tout autant que les autres, être le coupable. Et toi, qu’en penses-tu ?
Au revoir
Léonard

Tout à coup, j’ai eu une idée de cadeau géniale pour Bison, on oublie les chaussures en peau d’elle même. On va lui offrir le Président de la République en personne. Elle en est dingo. Il faut réussir à inviter ce Monsieur à la fête. Ce n’est pas gagné mais j’ai bon espoir. J’ai écrit une chanson en guise de carton d’invitation, tu la trouveras en pièce jointe. Tu sors ta plus belle voix, tu me l’enregistres en MP3, et ensuite on l’envoie à l’Élysée. Tu te rends compte du coup de pub que ça peut lui faire ? Hystérie sur les réseaux sociaux. Danser le be-bop avec une centenaire endiablée, il n’y a rien de tel pour redonner le moral aux français. À sa place, je n’hésiterai pas une seconde. Ça va marcher, je te dis. Il faut oser les choses les plus folles, je me dis. La vie est trop courte pour se prendre les pieds dans le tapis, surtout s’il est rouge.
Hier, on a eu une réunion d’urgence à Ville d’Avray au sujet de la librairie de mon père, qui s’appelle L’Écume des livres. Figure-toi qu’il y a un loup avec les livres de Boris Vian. Ils disparaissent les uns après les autres.
Ça a commencé avec L’Écume des jours. Mon père avait invité toute la famille à fêter l’inauguration du magasin, on était là au milieu du papier imprimé, le dernier client venait de partir après avoir signé un gros chèque pour l’intégrale de Balzac, on sort le champagne de fête et Bison, ravie, caracole jusqu’à la lettre V.
Vallès. Verlaine. Vernes. Ah ! Te voilà Vian. Bonjour, très cher ! Et voilà L’Arrache-coeur. Et voilà Vercoquin et le plancton. Mais pourquoi tu n’as pas L’Écume des jours ?
Mais si, je l’ai, enfin, quand même, pour qui tu me prends ?
Mais non.
Mais si.
Mais non, ou alors tu l’as déjà vendu, peut-être ?
Mais non, je m’en souviendrais, quand même.
On a cherché l’Écume dans tous les recoins de la librairie, pour rien du tout. Il s’était comme écumé dans l’air, justement.
Le lendemain, mon père a mis un nouvel Écume dans les rayonnages (en qualité de petit-fils de Bison, il en avait commandé tout un stock) et rebelotte : disparu !
Et re-rebelotte le lendemain : évaporé dans la nature !
Alors, fou de rage, mon père a déménagé la collection de Boris Vian près de la caisse pour l’avoir sans arrêt à portée de vue. Il l’a surveillée toute la journée mais quand il est revenu des toilettes (il faut bien, quand même), il manquait non seulement L’Écume des jours mais aussi Les Lurettes fourrées.
Et ça ne fait que s’aggraver de jour en jour, c’est une catastrophe !
Hier, J’irai cracher sur vos tombes. Avant-hier, le premier volume de la Pléiade.
Bison s’est auto-proclamée détective en chef. Avec la souris grise, elle fait des schémas très compliqués pour tenter de comprendre l’énigme.
Donc :
– Soit il s’agit d’un voleur extérieur à la famille.
Un voleur de Vian. Un cambrioleur spécialisé. Un Vianbrioleur, comme dit Bison. Car j’ai oublié de te dire que les autres écrivains de la librairie restent sagement alignés dans le bon ordre alphabétique. Il n’y a que les livres de Vian qui se font la malle.
Et dans ce cas-là, ce pourrait être la S.P.A.V : la Société Protectrice des Amateurs de Vian qui veulent garder les livres de leur idole pour eux tout seuls, les égoïstes.
Ou un fan fou isolé, très difficile à démasquer.
Ou un officier de renseignement du ministère de la Défense qui trouve que l’écrivain ressemble trop au Président de la République, ça lui fait de l’ombre.
– Soit il s’agit d’un voleur interne à la famille.
Et alors, les soupçons volent spontanément vers Mamie-Chloé : on l’a gavée de Vian toute son enfance, elle se venge. Elle débarrasse la littérature de ce snobinard, comme elle dit. Des étudiants sans le sou travaillent pour elle et glissent les fameux livres dans la doublure de leur manteau, ni vu ni connu. Elle récupère le butin et le découpe en mille morceaux, elle le brûle, comme son chagrin.
Bison penche pour cette hypothèse mais ça me semble trop simple pour être vrai.
– Soit encore c’est un phénomène paranormal.
Un monstre invisible qui dévore du Vian dès qu’il en voit ?
La librairie elle-même qui a une allergie à la plume de Vian ?
Un virus anti-Vian dans l’atmosphère ?
Comme tu le vois, je suis un peu perdu. J’ai besoin de tes conseils au plus vite. À distance, tu y verras plus clair que moi, j’en suis sûr.
J’ai oublié de te dire : sur ma lancée Opération corps de rêve, j’ai commencé un régime à base de pamplemousse trempé dans du yaourt à l’ail, une recette de Bison, c’est dur mais je m’accroche !
C’est super que tu puisses venir à la surprise-party. On va bien se marrer avec le Président.
Applique-toi pour la chanson, je compte sur toi !
Tschüss !
Léonard