Histoire 4

Salut Armande périmée,
Ici mon dernier message...
Après être venu te chercher, la tragédie a commencé... Le gâteau a été englouti par l’aspirateur. Mon père a abattu Alise ; finalement, il ne lui pardonnait plus. Mamie Chloé s’est suicidée : elle en avait vraiment trop marre de Boris Vian. On ne retrouvait plus ma mère. Bison n’a pas supporté de voir sa fête gâchée : elle est devenue folle ; elle a décidé que c’était terminé. Elle a passé un coup de fil et un homme a débarqué, couvert de peinture rose et portant une kalash à bulles. Il a tiré dans tous les sens et on s’est tous envolé dans des volutes de fumées et des odeurs de malabar. On vole en ce moment même dans nos bulles individuelles. Je suis en train de manquer d’air... Mon dernier est message est pour toi, mon Armande en chocolat...
Je ne t’...

Message non envoyé

Un beau matin de mars mon téléphone
A sonné j’étais stressée à l’idée
De chanter pendant la super soirée
J’m’étais bien préparée
J’avais fait un drôle de rêve cette nuit
Le rêve était qu’la fête dégénère
Pour une fête réussie c’est pas trop ça

Alors j’ai dit :

On n’est pas là pour se faire engueuler
On est là pour danser et chanter
On n’est pas là pour se faire piétiner
On est là pour voir Bison briller
Si ça ne vous plait pas rentrez chez vous
Ça ne m’embêterait pas du tout !

L’jour de la fête à Bison un ballon
S’est alors envoler comme un avion
Et sous nos yeux son départ s’est produit
Un départ imprévu
En nous obligeant à l’accompagner
On s’est pas dit au revoir mais tant pis
Tu m’diras ce sont les aléas de la vie

Alors j’ai dit :

On n’est pas là pour se faire engueuler
On est là pour chanter et danser
On n’est pas là pour s’faire assassiner
On est là pour ma drôle de mémé
Si Bison pour son centenaire est partie
Ses cent ans furent une fête incroyable !
Mais arrêtez de pleurer sur son sort
Elle n’aimerait pas vous voir comm’ça
Ma parole restez chez vous !

Je me suis cognée si dur cette fois-là
Qu’j’suis décédée le soir même et voilà
J’arrivai au paradis vers minuit
Devant monsieur St Pierre
J’pensais voir quelques trompettes qui volaient
Mais lorsque je m’approchai du jugement
J’me fais refouler et St Pierre se met à chanter

Alors il m’dit :

Je suis pas là pour me faire engueuler
Je suis là pour votre jugement dernier
Je suis pas là pour me faire envoyer
J’suis là pour tenter d’vous faire passer
Si vous tenez à voir votre Boris Vian
Ça s’ouvrira pas si vous râlez
Alors n’me manquez plus de respect
Ou vous descendrez direct chez Satan
Et là-bas c’est très épatant !

C’qui prouve qu’en protestant
Quand il est encore temps
On peut finir par obtenir des ménagements !

Salut Frangipane,

j’espère que tu vas bien, en tout cas moi ça va vraiment mieux, j’ai beaucoup de choses à te raconter…

Tout d’abord, j’ai suivi tes conseils : j’ai appelé Alise et je lui ai donné rendez-vous au parc. Au début, on était tous les deux gênés, je ne savais pas trop quoi lui dire et puis tout doucement on a commencé à parler du livre. On en est venus à la conclusion qu’il fallait le remettre à sa place, on a donc élaboré un plan mais c’était risqué ! Il fallait d’abord attendre que mon père revienne du travail, puis lui prendre discrètement ses clefs et enfin se rendre à la librairie remettre le livre sur l’étagère et le tour serait joué. Si seulement ça avait été si facile …

On a donc mis notre fameux plan à exécution. On a attendu la nuit, et on a « emprunté » les clefs de la librairie qui sont toujours posées en évidence dans l’entrée. Mais mon père nous a entendus quitter la maison, il s’est pris pour un détective, il nous pris en filature ! Il nous a devancés en voiture pour nous surprendre (entre nous, il m’a fichu la peur de ma vie !...). Il nous a pris la main dans le sac ! En nous voyant avec le livre, il a commencé par s’énerver (ce qui est tout à fait compréhensible). J’ai réussi à le calmer en lui racontant l’histoire depuis le début. Je lui ai dit qu’Alise voulait simplement offrir le livre à son père, un collectionneur qui adore Boris Vian depuis toujours : il faut dire que son arrière-grand-père a bien connu Boris himself ! Seulement elle n’avait pas assez d’argent pour le payer : l’argent de poche d’une ado ne suffit pas pour acheter un exemplaire unique dédicacé, ce n’est pas très étonnant. Alise a ajouté qu’elle s’était rendu compte que c’était très bête de sa part d’avoir fait cela, et qu’elle assumait toute la responsabilité. Mon père a donc compris et s’est calmé ; il a demandé le numéro du père d’Alise. On était plutôt inquiets, tous les deux, pendant le coup de fil… Ils sont tombés d’accord rapidement : pour s’excuser elle doit venir pendant un mois tous les samedis pour ranger la librairie. Moi je trouve ça bien car je pourrai l’aider et du coup on passera du temps ensemble. Mon père a ajouté qu’il était soulagé de retrouver le livre car il voulait l’offrir à Bison pour ses 100 ans. Elle va être étonnée et ça va lui faire super plaisir !

La deuxième bonne nouvelle, c’est que je me suis réconcilié avec mamie Chloé. Je lui ai dit que je m’étais trompé sur toute la ligne en l’accusant de vol, elle a eu la gentillesse de me pardonner. Ca m’a soulagé de lui avoir parlé, je lui ai expliqué qu’on avait retrouvé le livre. Maintenant tout est prêt pour la surprise-party de Bison, j’ai réussi à jouer quelques notes de trompette, on a même réparé le pianocktail, tout est fin prêt pour la fête ! On n’attend que toi, au fait t’as choisi quel déguisement ?
J’ai hâte que tu arrives, c’est demain, ça va être trop cool !

Tschuss,

ton Lionceau

Salut Armande salée,

Il m’est arrivé tellement de choses depuis ton dernier mail ! Je ne sais pas comment t’exprimer ce que je ressens alors je vais le faire comme ça me vient, en chanson.
Bon, je sais que la chanson, c’est ton domaine mais je pense que tu me comprendras mieux si je chante ce que j’ai besoin de te raconter.
Donc, tu vas lire les paroles mais comme je chante mal, je ne te ferai pas subir ma voix. Par contre, je te donne un petit indice avant d’enregistrer cette chanson : je t’envoie le lien internet : https://www.youtube.com/watch?v=9fCH_YqbXO0. C’est une instru utilisée par Youssoupha dans sa chanson intitulée « La foule partie 2 ». Je ne t’en dis pas plus, écoute et tu me diras ce que tu en penses.
Bisous ma petit Armande chocolatée

Léonard

Emporté par la foudre

1er couplet

Armande, je suis emporté par la tristesse
Voilà c’est fait, j’ai parlé à Mamie Chloé
Eh bien, elle s’est énervée et m’a remballé
Elle m’a répondu : « Je prends soin de toi
Et c’est comme ça que tu me remercies
Hors de ma vue » mais moi j’ai bien vu
que je l’avais blessée, elle s’est sentie humiliée
Et moi, honteux et confus, je me suis retiré.
Faut que je te dise un autre truc qui va te faire un choc
Je suis allé à la librairie en mode Sherlock
Tu ne devineras jamais sur qui je suis tombé
Mais laisse-moi d’abord tout te raconter
Vers midi je passais devant la librairie
J’ai vu la porte ouverte et je n’ai pas compris
je suis entré dans la librairie et je l’ai vue
Cette fille si jolie qui volait des livres, j’étais ébahi !

Refrain

Emporté par l’coup de foudre (coup de foudre) qui m’entraîne
Sa beauté qui m’enchaîne
Et mes sentiments qui se déchaînent
Son sourire que j’aime
Mais ses sentiments sont-ils les mêmes ?
Elle vole des livres tout comme mon cœur
Je vais passer un sale quart d’heure
Mais j’ai trouvé mon âme sœur

2ème couplet

Elle est tellement belle que j’ai failli tomber
Quand je l’ai regardée, j’ai cru que j’allais pleurer
C’est peut-être une voleuse mais elle est merveilleuse
Mon cœur est en fête, sa beauté est parfaite.
Elle est grande, les cheveux frisés, marron clair
Des cheveux pas très longs qui vont jusqu’au menton
Son corps est splendide, on dirait Cendrillon
Ses joues sont si choux qu’on en devient fou
Je devrais p’t-être lui offrir des fleurs pour voler son cœur
Et là j’ai pas su quoi dire : Ho, toi, là ! »
Elle m’a regardé, bouche bée, si belle, étonnée
C’est elle la voleuse qui prend les livres de Vian
Comme " l’Arrache-coeur" mais moi j’ai pas le cœur de la poucave
Et c’est là qu’elle est partie comme une fusée
Mais son sac à dos, j’ai pu l’attraper quand elle a voulu se tirer
Et maintenant je sais qui c’est, j’ai sa carte d’identité

Alors dis-moi, comment on fait ?
J’en parle à mes parents ou bien j’attends
Que faut-il que je fasse, Armande sucrée-salée ?
Dis-le moi, je suis paumé, vraiment paumé...

Salut pâte d’Armande !

L’anniversaire arrive à grand pas, d’ici une semaine, Bison aura cent ans ! Elle aura connu les deux guerres mondiales, ce n’est pas rien quand même ! Ici, tout le monde court un peu partout, et Bison se porte toujours à merveille. J’espère que tu arriveras avec un cadeau, hein, sinon tu seras bannie de la famille ! En tout cas, n’oublie pas de venir déguisée selon le thème retenu : « L’univers de Boris Vian », pour le plus grand plaisir de Bison ! Costumes de souris, de nénuphar ou d’anguille autorisés !
En ce qui concerne les préparatifs, on a bien avancé sur l’organisation de la fête, qui se déroulera chez Bison. Pour la décoration, on a pensé à une grande table couverte d’une jolie nappe, sur laquelle on disposerait des portraits de son Vian adoré ; son portrait trônera même sur le gâteau au chocolat que j’ai commandé. On ajouterait également des livres, évidemment : une pleine armoire avec ceux qu’elle a déjà, et les nouveaux, ceux qui lui manquent...et dont on pourrait lui faire cadeau. J’ai eu aussi une idée que tu valideras, j’espère, pour rendre son anniversaire encore plus amusant : j’ai préparé une playlist de tous les titres de Boris Vian, histoire que la « surprise-party » soit vraiment réussie ! Ca va swinguer … et le pianocktail sera là pour nous rafraîchir ! Mais est-ce que tout ça ne fait pas un peu trop Vian ?
Je voulais aussi te tenir au courant de la réponse du Président Macaron à la fraise qui a répondu favorablement pour l’anniversaire de Bison. Malgré son emploi du temps très chargé, il aura un petit créneau d’une demi-heure et propose de passer avec la première dame. Inespéré, non ? J’espère que Bison ne sera pas jalouse ; et qu’il lui apportera un cadeau, à la hauteur de ses fonctions ! J’imagine que tu attends avec autant d’impatience que moi de le voir en chair et en os ! Tu pourras rencontrer notre Président Macaron (d’ailleurs il y en aura pleins ! ) et c’est une bonne raison pour laisser tes vocalises de côté quelques jours.
Bon, maintenant, passons aux choses sérieuses ...voilà, je ne sais pas comment te le dire mais je pense avoir trouvé le coupable du cambriolage, et je vais tenter de t’expliquer comment je suis arrivé à cette hypothèse. Pour mener mon enquête, je me suis enfermé dans la librairie de mon père, je suis resté toute la journée au milieu des rayonnages, et tellement longtemps que mon père s’est même mis à m’interroger : « Dis-donc, je ne savais pas que tu aimais tant les livres ! » J’ai esquivé sa question en hochant la tête, et j’ai changé de sujet en lui demandant s’il avait déjà prévu sa tenue pour la fête de peau de Bison. Le soir venu, prétextant un exposé à terminer, je ne suis pas rentré avec mon père et j’ai décidé de me cacher sous une table pour identifier le fameux Vianbrioleur.
Mais les secondes, les minutes et les heures ont défilé sans qu’aucune personne n’apparaisse à l’horizon. J’étais pourtant déterminé à trouver le coupable et je prenais à cœur mon nouveau rôle de Garde-Vian. Je serais resté toute la nuit pour savoir qui se cachait derrière le cambrioleur. Le sommeil me gagnait de plus en plus. C’est vers minuit qu’un bruit est venu rompre le silence : il provenait de la porte, vers laquelle je me suis dirigé, armé d’un dictionnaire ; ce n’était pas un livre tombé d’une étagère, mais je n’ai pu apercevoir, même furtivement, aucune silhouette sortir à ce moment-là de la librairie. Quelques secondes après pourtant, grâce à une lampe torche empruntée à mon père, un objet brillant m’a interpellé au seuil de la porte : je l’ai ramassé et l’ai examiné de plus près. C’était un médaillon à l’intérieur duquel se trouvait le portrait de Vian ; ce bijou, un pendentif argenté qui renfermait une photo de son idole, m’était bien familier : c’était celui que j’avais offert à Bison pour son précédent anniversaire.
Eh oui, Armande, je pense que c’est Bison, oui Bison mon arrière grand-mère bientôt centenaire ; je n’ai pas d’autres preuves mais elle aime tellement Boris Vian qu’elle pourrait risquer sa vie pour lui. Est-ce elle qui sort la nuit pour voler ces livres et s’en va discrètement pour revenir à la maison avec ses nouveaux trésors ?
Quelle semaine mouvementée pour moi ! Je ne sais plus quoi penser, j’ai besoin de tes conseils Armande, réponds-moi vite.

Tschüss, Armande douce.

PS : N’oublie pas les chaussures !

Tout à coup, j’ai eu une idée de cadeau géniale pour Bison, on oublie les chaussures en peau d’elle même. On va lui offrir le Président de la République en personne. Elle en est dingo. Il faut réussir à inviter ce Monsieur à la fête. Ce n’est pas gagné mais j’ai bon espoir. J’ai écrit une chanson en guise de carton d’invitation, tu la trouveras en pièce jointe. Tu sors ta plus belle voix, tu me l’enregistres en MP3, et ensuite on l’envoie à l’Élysée. Tu te rends compte du coup de pub que ça peut lui faire ? Hystérie sur les réseaux sociaux. Danser le be-bop avec une centenaire endiablée, il n’y a rien de tel pour redonner le moral aux français. À sa place, je n’hésiterai pas une seconde. Ça va marcher, je te dis. Il faut oser les choses les plus folles, je me dis. La vie est trop courte pour se prendre les pieds dans le tapis, surtout s’il est rouge.
Hier, on a eu une réunion d’urgence à Ville d’Avray au sujet de la librairie de mon père, qui s’appelle L’Écume des livres. Figure-toi qu’il y a un loup avec les livres de Boris Vian. Ils disparaissent les uns après les autres.
Ça a commencé avec L’Écume des jours. Mon père avait invité toute la famille à fêter l’inauguration du magasin, on était là au milieu du papier imprimé, le dernier client venait de partir après avoir signé un gros chèque pour l’intégrale de Balzac, on sort le champagne de fête et Bison, ravie, caracole jusqu’à la lettre V.
Vallès. Verlaine. Vernes. Ah ! Te voilà Vian. Bonjour, très cher ! Et voilà L’Arrache-coeur. Et voilà Vercoquin et le plancton. Mais pourquoi tu n’as pas L’Écume des jours ?
Mais si, je l’ai, enfin, quand même, pour qui tu me prends ?
Mais non.
Mais si.
Mais non, ou alors tu l’as déjà vendu, peut-être ?
Mais non, je m’en souviendrais, quand même.
On a cherché l’Écume dans tous les recoins de la librairie, pour rien du tout. Il s’était comme écumé dans l’air, justement.
Le lendemain, mon père a mis un nouvel Écume dans les rayonnages (en qualité de petit-fils de Bison, il en avait commandé tout un stock) et rebelotte : disparu !
Et re-rebelotte le lendemain : évaporé dans la nature !
Alors, fou de rage, mon père a déménagé la collection de Boris Vian près de la caisse pour l’avoir sans arrêt à portée de vue. Il l’a surveillée toute la journée mais quand il est revenu des toilettes (il faut bien, quand même), il manquait non seulement L’Écume des jours mais aussi Les Lurettes fourrées.
Et ça ne fait que s’aggraver de jour en jour, c’est une catastrophe !
Hier, J’irai cracher sur vos tombes. Avant-hier, le premier volume de la Pléiade.
Bison s’est auto-proclamée détective en chef. Avec la souris grise, elle fait des schémas très compliqués pour tenter de comprendre l’énigme.
Donc :
– Soit il s’agit d’un voleur extérieur à la famille.
Un voleur de Vian. Un cambrioleur spécialisé. Un Vianbrioleur, comme dit Bison. Car j’ai oublié de te dire que les autres écrivains de la librairie restent sagement alignés dans le bon ordre alphabétique. Il n’y a que les livres de Vian qui se font la malle.
Et dans ce cas-là, ce pourrait être la S.P.A.V : la Société Protectrice des Amateurs de Vian qui veulent garder les livres de leur idole pour eux tout seuls, les égoïstes.
Ou un fan fou isolé, très difficile à démasquer.
Ou un officier de renseignement du ministère de la Défense qui trouve que l’écrivain ressemble trop au Président de la République, ça lui fait de l’ombre.
– Soit il s’agit d’un voleur interne à la famille.
Et alors, les soupçons volent spontanément vers Mamie-Chloé : on l’a gavée de Vian toute son enfance, elle se venge. Elle débarrasse la littérature de ce snobinard, comme elle dit. Des étudiants sans le sou travaillent pour elle et glissent les fameux livres dans la doublure de leur manteau, ni vu ni connu. Elle récupère le butin et le découpe en mille morceaux, elle le brûle, comme son chagrin.
Bison penche pour cette hypothèse mais ça me semble trop simple pour être vrai.
– Soit encore c’est un phénomène paranormal.
Un monstre invisible qui dévore du Vian dès qu’il en voit ?
La librairie elle-même qui a une allergie à la plume de Vian ?
Un virus anti-Vian dans l’atmosphère ?
Comme tu le vois, je suis un peu perdu. J’ai besoin de tes conseils au plus vite. À distance, tu y verras plus clair que moi, j’en suis sûr.
J’ai oublié de te dire : sur ma lancée Opération corps de rêve, j’ai commencé un régime à base de pamplemousse trempé dans du yaourt à l’ail, une recette de Bison, c’est dur mais je m’accroche !
C’est super que tu puisses venir à la surprise-party. On va bien se marrer avec le Président.
Applique-toi pour la chanson, je compte sur toi !
Tschüss !
Léonard