Après tout au point où elles en étaient, elles n’avaient rien à perdre. Elles décidèrent d’accepter son offre et de le suivre. A l’arrivée au port de Marseille, elles montèrent dans sa voiture et ils se dirigèrent vers une "planque" pour clandestins, venus eux aussi d’Afrique.
Pendant tout le trajet l’homme garda le silence, les yeux braqués sur la route.
Salomé essaya bien de le questionner mais l’homme refusa de lui répondre.
Devant l’insistance des fillettes et d’Abel, il finit quand même par lâcher son nom, du bout des lèvres : "Aimé, c’est comme ça que l’on m’appelle ici, mais je vous le répète, il vaut mieux que vous en sachiez le moins possible.".
Leur curiosité loin d’être assouvie, les enfants pensèrent à lui poser encore bien d’autre questions qui leurs brulaient les lèvres mais n’osèrent pas, l’avertissement de l’homme résonnant encore à leurs oreilles. Soudain, la voiture ralentit puis tourna dans une petite rue marseillaise. Des ordures jonchaient le sol, et des sacs de couchages trainaient partout. De certains provenaient des gémissements à fendre le cœur, d’autres des toux trahissant de graves maladies. Soudain, Salomé
remarqua un homme qui se déplaçait dans leur direction. Il adressa un signe de la main à Aimé puis lui donna l’accolade. Ils semblaient être de vieilles connaissances. Ensuite l’homme se tourna vers les enfants et les salua, avec une voix grave en accord avec son physique imposant. Il les fit rentrer dans l’une des maisons forcées par les squatteurs puis les emmena jusqu’à une chambre où étaient installés des lits, vraisemblablement le dortoir des filles, vu les effets personnels divers éparpillés dans la pièce. Il déclara qu’elles pouvaient se mettre à leur aise le temps qu’ils trouvent le moyen de retrouver la mère d’Abel et de Sephora.
Les filles s’installèrent pendant que l’homme emmenait Abel dans une autre pièce située à quelques mètres de là qui, comme l’expliqua l’homme, était le dortoir des garçons. Abel rejoignit bientôt sa soeur et sa cousine qui avaient fini de s’installer.
Pendant des semaines ils recherchèrent à travers la ville des informations concernant leur mère. Ils suivirent une piste qui les conduisit vers l’hôpital de Marseille. Etant arrivés, ils demandèrent à l’accueil des informations à propos d’une certaine Diana O. qui aurait été hospitalisée.
La secrétaire pianota sur son clavier et déclara d’une voix grave : « « asseyez-vous là, une personne va vous prendre en charge. » Deux heures plus tard une personne en blouse blanche arriva, les enfants se levèrent :
« Bonjour, je suis Philippe Lacroix, psychologue. Vous avez demandé Diana O., je n’ai pas de bonnes nouvelles. En effet elle nous a quitté, il y a maintenant deux mois. »
« Où est-elle partie ? De quoi parlez-vous ? »
« vous ne comprenez pas, c’est normal, vous êtes encore jeunes, êtes-vous ses enfants ? ».
oui.
Votre mère est décédée »
Les enfants devinrent pâles, ils se mirent à pleurer ; Monsieur Lacroix essaya de les consoler avec quelques paroles réconfortantes. Il leur expliqua qu’elle avait laissé quelques objets personnels et surtout une lettre pour eux. Quelques instants plus tard il leur remis ladite lettre :
« mes enfants, je vous aime, n’oubliez jamais d’où vous venez. Ne vous sous-estimez jamais, soyez fiers et respectueux, comme vos parents vous l’ont appris. Je vous aime de tout mon cœur et veillerai toujours sur vous. »
Abattus ils retournèrent au squat et décidèrent de retourner au Cameroun où ils retrouvèrent leur père ainsi que la mère de Salomé. Celle-ci, prise de pitié pour Abel et Séphora, décida de les héberger au même titre que sa propre fille.
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histoire 7