Je me dirige immédiatement vers les portes censées me conduire dans une nouvelle pièce, en vain : je me retrouve à chaque fois dans la pièce principale. J’ai alors le sentiment d’être une souris coincée dans un labyrinthe... Je panique totalement ! Face au calme apparent de la voyante je lui pose la question suivante :
<< Comment pouvez-vous rester de marbre face à la situation dans laquelle nous nous trouvons ? >
Je n’ai pas besoin de paniquer : je connais déjà l’issue..., me répond-elle sereinement .
Alors dites-moi ce qui va nous arriver !!!
Ne soyez pas trop pressé...Vous le saurez très bientôt...Le compte à rebours a déjà commencé...>>
Ces paroles ne me rassurent pas du tout, bien au contraire ! Soudain , des coups violents retentissent contre la porte par laquelle nous sommes entrés dans ce mobil-home. Celle-ci s’ouvre avec fracas, et là, nous apercevons les six femmes. L’une d’entre elles s’adresse aussitôt à la voyante : "Tu peux quitter cet endroit. Tu as rempli ta mission. Beau travail !"
La porte se referme bientôt sur leur départ. Je suis à présent entièrement seul, coincé, avec ce désagréable sentiment d’être surveillé.
Est-ce le jour, est-ce la nuit ? Je ne sais plus rien Aucun indice, à part le bruit obsédant des secondes qui s’égrènent sur un écran, en chiffres rouge sang. Plus que deux heures, cinquante et une minutes et quarante-huit secondes...avant quoi, d’ailleurs ?! Qu’est-ce qui m’attend ?
Peut-être que la porte va se réouvrir à nouveau pour me libérer moi aussi ? Il ne s’agit sûrement que d’une mauvaise blague un de ces nouveaux programmes télévisés mettant les nerfs à rude épreuve ! Il ne peut en être autrement ! Je ne vais pas mourir ici ! Cela n’a aucun sens !
Je pose à nouveau la main sur la poignée de la porte. A ce moment-là une sonnerie retentit, car le compteur n’affiche désormais qu’une seule heure : plus que soixante petites minutes !!! Déjà ?! Je n’ai pas vu le temps passé. La panique s’empare de moi : ma respiration s’accélère, mon coeur tambourine dans ma poitrine, mes mains sont moites, j’ai l’impression d’étouffer...
Aucune fenêtre dans la pièce qui s’étend devant moi, le plafond est si bas, et semble s’abaisser progressivement, comme pour m’écraser. Dans cette pénombre, je ne distingue presque rien, mis à part des formes rectangulaires au sol : je tâtonne et sens du métal froid. Pourrait-il s’agir de coffres ? Je m’accroupis, cherchant à trouver la poignée de l’un d’entre eux, afin de l’ouvrir. J’ai tant de mal à me concentrer à cause de ces tremblements nerveux qui s’emparent de mes membres. Je n’y arrive pas, car la serrure résiste. C’est alors que je repense à l’ouverture de la serrure du Fort Saint Jean que j’ai réussi à débloquer grâce à mon pendentif en forme de dent encore accroché à mon cou. J’y parviens enfin au bout d’un temps qui me semble interminable. J’hésite à plonger une main à l’intérieur, de peur de ce que je pourrai découvrir...mais la curiosité l’emporte sur mon angoisse. Mes doigts paraissent prisonniers de multiples fils, avec au bout quelque chose de dur, petit, pointu au bout et lisse : on dirait...mais bien sûr ! Une DENT !!! J’entreprends de fouiller le reste du coffre : il est rempli de colliers tous identiques...à celui que je porte...!
Je m’interroge : à qui appartiennent toutes ces dents ? Comment sont-elles arrivées jusqu’ici ? Qu’est-il arrivé à leur propriétaire...?
Une sonnerie stridente retentit de nouveau marquant l’entrée des six femmes, avec derrière elles, tapie dans l’ombre, la voyante, le visage ensanglanté...Que s’est-il passé ? Elles l’ont torturée ?! Je l’interroge du regard, et là , elle me répond par un large sourire découvrant un trou en plein milieu de sa mâchoire supérieure : il lui manque une de ces incisives !
Vais-je subir le même sort ? Que vont-elles faire de nous ?!
Pourquoi me regardent-elles fixement avec chacune un sourire aussi machiavélique ? J’ai l’horrible impression qu’elles se rapprochent de plus en plus, et que le cercle qu’elles forment se réduit, me paralysant .
Quelques heures plus tard, dans un bus, sept femmes attirent l’attention d’un passager : l’une d’elle dévoile un sourire étrange : l’une de ses incisives brille de mille feux, comme si elle était entièrement recouverte d’or. Fasciné, il décide de descendre au même arrêt que ces femmes, pour les suivre...