Dans le désert, la chaleur augmente. Au loin, on distingue des motos cross. Yaguine et Fodé se rapprochent pour se renseigner.
« Salem wallikum, behir ?
– El hamdoullilah ! »
Yaguine et Fode sont rassurés par l’accueil gentil de mécanicien. Son visage est couvert de cambouis.Des gouttes de sueur perlent son visage brûlé.
« Bhena nhkriu had motouats.
– Ah toue ti loui la moto de cross ? »
Yaguine et Fodé sont amusés par l’accent marocain. Yaguine tend une liasse de darhm mais le mécanicien fait un signe désapprobateur de la tête.
« A qu’est-ce qu’il y a, t’as cru que j’étais un marchand de chèvres ! »
Yaguine et Fodé supplient le mécanicien de leur céder les motos mais l’homme refuse catégoriquement. Le seul moyen est de s‘enfuir avec les motos.
« Ah ! Tant pis ! Grimpe sur la moto ! On n‘a pas le choix ! », s’exclame Yaguine.
Les deux voleurs s’enfuient très rapidement. Le mécanicien est aveuglé par un nuage de sable. L’homme les insulte de tout son coeur. On entend des cris mais Yaguine et Fodé sont déjà loin.
Dans mon ancienne vie en Afrique,
Je me contentais de peu d’fric.
Aujourd’hui, j’suis recherché
Du Maroc jusqu’en Jamaïque.
J’ai migré pendant un an,
J’ai rencontré le passeur Adam,
Après avoir traversé l’océan.
Mon pays me manque comme maman.
On a gagné des sous
En pulvérisant de l’auto nettoyant.
Après avoir traversé l’eau,
On a cherché des motos
En pensant à nos frérots.
Sur la route on s’est arrêtés pour acheter quelques gâteaux
En se faisant interpeller par des zigotos.
Voici l’histoire de notre vie
Remplie de péripéties
Qui dureront quelques décennies.