Kosambela, coisa bela, cosa linda, sweetie, ma grand-mère chaque jour l’appelait par un nouveau petit nom. J’en étais jaloux d’ailleurs. Kosambla est celui qui revenait le plus souvent et c’est celui qu’il s’est tatoué sur son avant bras.
Ma grand-mère l’avait recueilli tout petit. Un jour "Vovo" comme j’appelais ma grand-mère était revenue à la maison avec lui. Elle lui tenait la main. J’avais tout de suite vu qu’il voulait me voler tout mon monde. Il avait des grands yeux noirs et brillant qui ne pouvait laisser de marbre aucune mamie. Son corps était beau, élancé. Sa musculature était déjà développée pour son age. A coté me disais-je je ne fais pas le poids. Avec mon corps tout frele, rien de développé, une peau blanche, des taches de rousseurs, j’étais déjà l’archétype de celui qu’on ne regarderait jamais, celui dont on ne remarquerait jamais s’il est là ou pas.
A partir de cet instant où ils sont etrés tous les deux dans la maison j’ai su que j’allais devoir me battre pour garder ce qui était à moi, ma famille. C’est vrai lui n’était qu’un arriviste, un batard. Je ne comprenais pas pourquoi lui aurait droit à l’amour qui m’étais destiné tout entier.
Je patientais donc à l’arret de bus de Lignano, et là en un quart de seconde j’ai reconnu ce bras. Tatoué "Kosambela". Il descendit les marches, j’ai tourné le dos pour ne pas qu’il me reconnaise. ca faisait si longtemps que je ne l’avais pas vu, mais je n’oublierai jamais. Son corps n’avait pas bougé, toujours aussi beau, aussi fluide. Une haine en moi me monta à l’estomac. J’aurai eu envie de lui sauter dessus, le remettre dans le bus pour qu’il ne revienne pas dans ma ville, dans ma maison et surtout qu’il ne s’approche pas de ma "Vovo". J’avais réussi à le faire partir, lui rendant sa vie un enfer lorsqu’on était ados. Si je devais à nouveau employer les grands moyens pour le faire partir, je le ferai.