Quittant l’hopital, alerte, je décidais d’aller me dégourdir les jambes. Après ce séjour prolongé et psychédélique, j’avais besoin de revenir au monde.
La journée était radieuse. Un soleil jaune orangé comme sorti tout droit d’un tableau de Van Gogh iradiait un ciel qu’aucun nuage de son blanc crémeux ne venait déranger. Mais la ville offrait à mon goût une atmosphère par trop bruyante. La transition était brusque.
J’optais pour une promenade pour rejoindre le littoral. Bien que les médecins m’aient conseillé de reprendre une activité sportive de manière régulière, je voulais tout de suite reprendre le contrôle de mon corps, resté immobile dans un lit pendant plusieurs semaines.
Revoir la mer, désencrasser les poumons de toutes ces toxines. Sur le banc de sable doré à perte de vue, j’avais changé de panorama, et depuis le début de ma marche, la journée s’était adoucie et désormais j’étais comme face à une marine de Boudin. Les voiles blanches glissant au vent laissaient une ombre diffuse à qui seules les vagues imprimaient un mouvement.
Je revivais et renaissais au monde fondu dans ces couleurs impressionnistes.