Le kangourou

Il est 16 h à Bron. En rajoutant les 8 h de décalage horaire ça fait minuit à Melbourne. C’est-à-dire le moment Mario rentre du travail quand il a fini la plonge et le ménage dans le restaurant du centre-ville où il travaille en ce moment. Déjà 10 minutes que je patiente devant mon écran, mais le temps me parait encore plus long. J’ai déjà les scénarios en tête : un de ces colocataires suédois est allé le chercher à la fin du boulot pour l’amener à l’Americano boire des verres bières et jouer aux fléchettes, il a oublié notre rendez-vous et dors déjà depuis une heure ou sa voiture a heurté un kangourou sauvage en rentrant du travail et il est en ce moment à l’hôpital avec un traumatisme crânien. En Australie, tu as plus de chance de mourir d’un accident de Kangourou que de rester coincé dans un ascenseur. La nuit, ils sont attirés par les phares des voitures ces idiots et ils leur foncent dessus, ça pèse une tonne...
Là, je divague... Je vais aller me faire mon dixième café de la journée pour patienter.
Je laisse mon ordinateur ouvert dans un coin et allume la télé en zappant les chaînes un peu machinalement. Cette histoire de Kangourou me trotte dans la tête. Je repense à Mario, il agit étrangement depuis quelque temps. Je sais que quelque chose se trame là-bas. Avec ou sans Kangourou. Je vais finir par comprendre.