Classé secret défense par Victor Pilotin
Remède : Il existe un seul flacon de remède contre le Vitrax. Il faudra le diluer dans un litre d’eau par centilitre de remède. Le flacon se trouve sous une trappe, à côté du bureau.
Attention. Toute personne atteinte par le virus décèdera dix heures pile après la contamination. Sauf si le remède est ingéré.
Voilà ce qui apparaissait sur l’écran d’ordinateur.
– Trouvons le moyen de sortir d’ici, proposa Kevin.
Les autres acceptèrent avec joie et découvrirent le souterrain cité dans la légende. Ils l’empruntèrent et réussirent à sortir. Une fois dehors, Jonathan décida de former deux groupes. Jonathan et Tango allaient chercher Emma pendant que Juliette et son frère iraient à Gragnac se rendre compte de la situation.
Jonathan découvrit le foulard de sa cousine. Il le fit renifler à Tango qui commença à suivre une piste.
Ils arrivèrent devant un bâtiment sombre qu’ils n’avaient jamais vu.
La foreuse s’enfonçait de plus en plus dans la montagne. Emma, ligotée sur le siège arrière, toujours aussi pâle, désespérait. Quant à Victor, toujours menaçant, il feuilletait le journal secret en quête d’informations précieuses pour sortir de Gragnac et échapper au virus Vitrax. À la page numéro 142, il découvrit l’emplacement du puits numéro 7 et le plan du passage secret.
Mais Victor ne se sentait pas bien, à cause de ce bruit incessant. Il perdit le contrôle de la foreuse. Un énorme tremblement retentit. La foreuse surgit dans le musée d’où elle était partie. Une main essuya la poussière accumulée sur le hublot, à l’extérieur : c’était Jonathan.
Victor arrêta la foreuse et sortit son arme.
Jonathan vit Emma et Pilotin armé qui tira. La balle atteignit Tango qui mourut.
Jonathan cria à l’assassin :
– Comment osez-vous ? Pourquoi avez-vous fait ça ? Il ne vous avait fait aucun mal.
– Il aurait pu faire déjouer mon plan.
– Mais quel est votre plan ?
– Je ne vous dirai rien.
Pilotin retourna dans la foreuse. Emma parvint à s’en échapper. Jonathan était bouleversé.
Pendant ce temps, Juliette et Kevin comprenaient que la situation de Gragnac était catastrophique.
Les militaires assiégeaient la ville. C’était la panique. Les gens pillaient les magasins. Des groupes de citoyens s’étaient organisés pour résister. Il n’y aurait bientôt plus de nourriture. Quant à l’eau… Les militaires avaient pris le contrôle de l’usine de traitement. Mais l’eau soi-disant potable avait été contaminée. Violette et boueuse, elle commençait à faire fondre l’usine. Gragnac risquait un raz-de-marée. À tel point que les militaires décidèrent de déguerpir tout en envoyant un message rassurant :
« Chers citoyens de Gragnac. Ne vous inquiétez pas. Nous maîtrisons la situation. »
Dans l’hôpital de campagne installé dès le début de l’épidémie, les habitants infectés en premier étaient de plus en plus mal : ils souffraient de migraines horribles. Leurs cheveux changeaient de couleur, leurs yeux devenaient rouges et parfois, leur corps devenait livide et froid. Si bien que les médecins pensaient qu’ils étaient morts.
Malgré tous leurs efforts, les chercheurs de cette petite ville ne parvenaient pas à trouver un remède car ils n’avaient pas le matériel nécessaire. Cependant, ils avaient découvert que l’état des grands buveurs d’eau empirait plus vite que les autres. Et ils durent se résoudre à leur donner ce qui restait des stocks d’eau minérale de l’épicerie. Ils effectuèrent des analyses et constatèrent que cette eau infectée par le Vitrax s’était transformée en acide incolore et insipide.
Malades et médecins, ébahis, virent arriver toutes sirènes hurlantes, les militaires et leur chef se présenta.
– Bonjour, je suis le colonel Fabrice Brillant. Je dirige cette opération et je veux parler au responsable de cet hôpital.
Un homme s’avança vêtu d’une blouse blanche, de chaussures blanches et de gants blancs.
– C’est moi.
– Nous avons trouvé un remède. Il faut en parler aux patients.
Le médecin chef, d’abord sceptique, refusa, mais les militaires furent si convaincants qu’il décida finalement de leur faire confiance et de laisser partir ses patients.
Cinq minutes plus tard. Ils partirent. Les médecins restés sur le pas de la porte virent arriver Juliette Kevin, Emma et Jonathan. Tout haletants et qui criaient qu’ils avaient trouvé...
– ARSENE ! À TABLE !
Les figurines jonchaient le tapis de jeu. Militaires en plastique. Personnages playmobil, deux filles deux garçons, un vieillard, plus un chien. La ville de Gragnac était représentée par différents bâtiments, intacts ou en morceaux.
« Comment je vais finir cette histoire ? » se demanda Arsène. « Quel est le plan de Pilotin ? Les militaires sont gentils ou méchants ? »
– À TABLE !
– ÇA VA, J’ARRIVE !
Sa mère avait tendance à crier pour un rien depuis que son père, parachutiste envoyé au Mali, n’était pas revenu de sa dernière mission.
Papa...
Arsène refoula le sanglot qui lui nouait la gorge. Ses yeux tombèrent sur l’aquarium, sur l’étagère. De la mousse tapissait les parois de verre. Faudrait qu’il le lave, un de ces quatre. Apparemment, Nemo ne s’en portait pas plus mal.
La porte s’ouvrit violemment, détruisant ce qui restait de Gragnac, jetant les personnages à terre.
Sa mère découvrit le massacre.
– Tu descends ? lui demanda-t-elle d’une voix radoucie.
Il se leva en soupirant.
– Donc, tout le monde meurt et la ville explose, dit-il, inquiétant, en suivant sa mère.
Depuis son bocal rempli d’eau trouble, le poisson-clown vit la porte se fermer... et, sur le tapis de jeu, une figurine se relever.