Antoine s’enfuit en courant terrifié. Une heure plus tard, il était perdu. Il progressait à tâtons dans le noir. Il fouilla dans sa poche à la recherche d’un outil qui pourrait lui être utile : on lui reprochait souvent cette manie qu’il avait de mettre tout et n’importe quoi dans les poches de sa salopette. Il y trouva un briquet, il le sortit, l’alluma, et, à la lueur de la flame il chercha une branche sèche pour en faire une torche. Cet éclairage sommaire lui permit de se repérer. Il se trouvait dans une étrange clairière entourée de grands sapins verts-pomme. Derrière lui, un petit sentier sinueux descendait vers une destination qu’il n’avait jamais empruntée. Il décida de le suivre. Quelques minutes plus tard, une petite brise se leva et pour son plus grand malheur, la flame protectrice de sa torche s’éteignit. Il progressait dans le noir quand il butta sur un petit rocher qui dépassait du chemin. Assommé et inconscient, il se réveilla un peu plus tard, le soleil brillait au-dessus de sa tête et ses jambes étaient à moitié immergées dans l’eau froide d’un lac. Ce lac, il le connaissait. Il venait ici tous les étés avec sa famille. C’était le lac Niel. Il était d’un bleu clair comme le ciel et d’une transparence incroyable comme du verre, on voyait les petits galets blancs et gris qui en tapissaient le fond ainsi que des truites et des carpes qui nageaient avec grâce dans ce lac qui s’étendait à perte de vue, à partir de là il savait comment retourner à la bergerie. Il remonta le cours de la rivière Colin, qui devait son nom aux nombreuses collines qu’il traversait. L’eau était limpide et peu profonde. Il put se désaltérer mais il n’avait rien à manger. Une demi-heure plus tard, il se trouva sur une petite colline où la forêt se faisait de moins en moins dense. Malheureusement la faim commençait à se faire sentir. Il fouilla dans ses poches à la recherche de quelque chose à manger et trouva un petit paquet de gâteaux secs. Une fois rassasié, il remarqua que le ciel était en train de se couvrir. Il se releva d’un bond et se mit à courir. Il fallait qu’il se dépêche sinon il serait trempé et il lui restait au moins une demi-heure de marche avant d’arriver à la bergerie, vingt minutes s’il courait. Un quart d’heure plus tard il était en vue de sa bergerie mais il avait oublié que les loups l’encerclaient toujours. Il fit alors un grand détour et entra dans la bergerie en escaladant le toit de la grange. Une fois à l’intérieur, il s’empara du fusil, se décida à effrayer les loups une bonne fois pour toute et poussa la porte de la bergerie. Fusil à la main, il tira quelques coups en l’air et effrayé par le bruit rentra précipitamment dans la bergerie. Quelques secondes plus tard, Antoine entendit les loups qui s’enfuyaient. Il se félicita de son courage et il sortit. Une fois dehors, il constata que deux moutons avaient disparus, peut-être qu’ils étaient morts et que tous les autres étaient affolés et entassés au fond de la bergerie. Là c’est sûr il avait tout foiré et il allait être renvoyé. Puis il se rappela alors que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas vu le Patou qui était censé protéger le troupeau des loups. Finalement le Patou aussi était fautif, il n’avait servi à rien. Il s’était certainement enfuit en voyant arriver les loups. Quel lâche ! Et puis de toute façon, Antoine s’en fichait. Il n’aimait pas les chiens. Encore moins le Patou, débile, qui était censé garder le troupeau et par sa faute il allait se faire virer. En fait, il pouvait toujours se faire renvoyer, il était venu là juste pour payer ses études. Et puis, pourquoi se ferait-il virer ? Personne ne voulait être berger l’été et les propriétaires des bêtes avaient besoin de quelqu’un pour les garder. Ou peut-être trouverait -il quelqu’un, qui comme lui, avait fait l’erreur de se proposer et qui ne savait pas ce qui l’attendait. Il n’aurait pas dû venir. Il aurait pu faire baby-sitter ou livreur, mais non, il s’était proposé comme berger et il avait tout foiré
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Eline13
La fuite
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mercredi 24 octobre 2018, par
Après la rencontre avec l’homme à la hache, Antoine s’est enfui.
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